Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

idimostri

idimostri
Publicité
12 janvier 2008

Oz

18444188_w434_h_q80Série télévisée Américaine de Tom Fontana produite par la prestigieuse HBO (The Soprano, Six Feet Under, Deadwood ...) OZ est le surnom de la prison expérimentale d'Oswald, plus précisément du quartier Emerald City. Le but de cette expérience ? En son sein, se côtoient les plus violents criminels et les simples délinquants. Le but est de favoriser les interactions sociales entre détenus en leur laissant une grande liberté de mouvement. Dans ce microcosme se rencontrent plusieurs classes/gang : les Aryens, Chrétiens, Latinos, Homosexuels, Gangster afro-américain, Irlandais, Motards et enfin Musulmans. Toute cette faune navigue donc librement au sein d'OZ, dont le concept primaire apparait comme raté dès les premières minutes de la série. Meurtres, tortures physiques et psychologiques, viols, chantages, racisme ... métaphore sur les tensions intra-communautaire, la drogue et l'homophobie, OZ ne recule devant absolument rien dans son traitement (grâce à la liberté totale d'action qu'offre la chaine privée HBO) aucun personnage principaux : on suit tour à tour chaque personnage et son histoire, cette dernière croisant souvent celle d'autre détenus. A l'écran, la violence est cru, brutale et réaliste. Tout ces hommes ont en commun l'enfermement et la volonté de survivre, par tout les moyens (et c'est souvent l'élimination de son adversaire directe) Tous ont leurs forces et faiblesses, l'intelligence de la série étant de réussir à imposer un regard résolument neutre sur les évènements : tous ont leurs raisons, leurs buts et motivations justifiables (à condition d'envisager les thèmes de réflexions dans l'absolu, l'homme à son état primaire : tuer pour ne pas être tuer) Cacher son humanité afin d'éviter la curée : l'amour, la gentillesse, bonté sont synonymes de mort rapide.

 


    Oz est une série riche en référence culturelle. Augustus Hill, le narrateur, introduit chaque épisode par ses pensées pessimistes et nihilistes : coryphée de la tragédie grecque. Détenus parlant à dieu, infanticide, fratricide. Nombreux éléments inspirés des tragédies. L'humaniste Karim Saïd (leader du groupuscule Musulman) lutte activement pour la paix au sein de la prison. Ce n'est qu'en apparence, car seul, il lutte pour cacher l'immonde bête grandissant en lui. Il tente de ralentir l'explosion de violence sous jacente : l'humanisme est vain, mène à la misanthropie à force d'échec, le genre humain devient mauvais. L'autre exemple étayant cette idée est le personnage de Thobias Beecher : seul véritable détenu présent pour un incident regrettable (il a percuté une enfant alors qu'il roulait saoul) il subira les pires atrocités de l'ensemble de la série. Sa naissance peut être assimilé à son entrée à Oz, Em'City apparait alors comme la société et elle le rendra mauvais. Après avoir subis les pires humiliations (corps entièrement brisé, viol, défécation sur le visage, meurtre de ses enfants et de sa femme ...) son seul moyen de survie est de devenir pire que les hommes qui l'entourent : il réveillera la bête sommeillant en lui et ne se laissera plus jamais faire : il assassinera toute personne tentant désormais de lui briser les derniers rêves qui lui reste : l'amour que lui porte un autre détenu. Il s'avère que ce dernier révélera sa part d'humanité dans un acte d'abnégation totale : le don de soi pour la survie de Beacher. Seul véritable acte d'amour et de bonté de l'ensemble des 57 épisodes. Personnage emblématique de la série, Beacher est celui autour duquel gravite nombreuses intrigues : il deviendra ami avec Saïd et participera à la parabole de l'émancipation des noirs-américains en le soutenant publiquement, ce qui est à Oz un appel au meurtre. Référence à Malcom X, Martin Luther King, Saïd tentera jusqu'au bout de combattre le racisme. Le coran sera injurié dans un ultime affront : le meurtre de Saïd, seule issue possible à sa lutte, faisant de lui un martyr. La religion est un des thèmes majeurs de la série : relation entre le détenu Keller (violeur en série) et la sœur de la prison, dont il tombera amoureux : la femme de dieu verra alors naitre des sentiments qu'elle se doit d'occulter ... c'est également le prêtre d'Oz qui est confronté à ses pulsions de meurtres lorsqu’un détenu se prétend l'envoyé de Satan. Leurs confrontations symbolisera l'éternel combat théologique, sempiternel cause de guerre et baffouements divers : la violence sacrée est elle plus défendable que la violence athée ? Ce sont tout les défauts et failles d'un pays qui sont visés par la série : tous ont en commun d'avoir été abandonnés par le système : pauvreté, exclusion, racisme. Second point commun, tous ont rencontrés avant leurs incarcérations le visage du mal (leur passé est narré en flash-back par le narrateur de la série) inceste, viol, injustice, erreur judiciaire. Encore une fois, l'homme nait bon, la société le détruira. Solution apporté par la société pour réparer ses erreurs : l'enfermement. Solution apporté pour trouver en autrui une humanité jamais croisé ? L’enfermement. Dans cette auge de violence psychologique, la fin est péremptoire. Nihiliste (réaliste ?) la série se clôturera cependant sur un acte positif absolu (jusqu'au boutiste il est vrai) par amour, Keller exécutera entièrement le gang aryens afin de venger son amour et racheter ses fautes passés. Il se suicidera pour endosser toute responsabilité.

 

Dans Oz comme dans la vie, la libération n'est trouvable que dans la mort ?

Publicité
Publicité
Publicité